Le sport, souvent présenté comme une école de la vie, nous apprend-il vraiment à gérer nos émotions ?
Les origines du sport : une histoire de violence
À l’origine, le sport était souvent synonyme de combat et de violence. Les Romains, les Grecs et plus tard les Anglais, utilisaient le sport comme un exutoire, une manière de canaliser leur agressivité.
Le sport moderne : entre performance et émotions
Aujourd’hui, le sport est devenu un spectacle, une industrie. Les émotions sont exacerbées, les victoires célébrées en grande pompe, les défaites vécues comme des drames. Mais est-ce vraiment sain ?
Le sport, un amplificateur d’émotions
L’adrénaline au cœur de l’action: Le sport libère une quantité importante d’adrénaline, une hormone qui nous pousse à dépasser nos limites.
Un apprentissage de la gestion du stress: Le sport nous apprend à gérer la pression et à performer dans des situations stressantes.
Un exutoire pour les émotions négatives: Le sport peut être un moyen de canaliser la colère, la frustration ou la tristesse.
Mais attention aux excès !
Le risque de la déshumanisation: En cherchant à toujours plus de performance, on risque d’oublier l’aspect humain du sport.
La pression sociale: Les jeunes sportifs sont souvent soumis à une pression intense de la part de leur entourage, ce qui peut nuire à leur bien-être psychologique.
La violence: Le sport peut parfois être un vecteur de violence, tant sur le terrain qu’en dehors.
Le sport doit rester un plaisir
Il est essentiel de rappeler que le sport doit avant tout être une source de plaisir. Il ne faut pas oublier de prendre du recul et de se poser les bonnes questions :
Est-ce que je prends du plaisir ?
Quels sont mes objectifs ?
Comment me sens-je après avoir pratiqué mon sport ?
En conclusion
le sport a de nombreux bienfaits, mais il ne faut pas oublier qu’il est important de trouver un équilibre entre performance et bien-être.
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Pour aller plus loin
Le sport tel qu’il était pratiqué dans l’antiquité (- 2000 à – 400 avant Jésus-Christ), et tel qu’il est réapparu au XIX ème et au XX ème siècle, est l’expression d’une lutte violente de chacun des partenaires. Au début du XIXème siècle, les Anglais, à la tête d’un empire colonial et dans une phase d’industrialisation rapide, ont remis le sport au premier rang des loisirs de valeur, avec leur principe premier : apprendre par le sport et dans le sport à masquer ses émotions… »never complain » ! A situation difficile, douleur ou souffrance : le flegme affiché et obligatoire.
Lorsqu’un sujet court par exemple, il le fait dit-il pour être « en forme » mais il fait violence à son corps – au moins au début de l’exercice, même s’il ne l’avouera jamais. Les matches de foot ou de rugby peuvent être extrêmement violents. Les combats de boxe ou de judo nécessitent force et violence de la part de chacun des protagonistes. A partir de ces souffrances volontairement subies : plus rien ne peut toucher le sportif, habitué aux désagréments dans son corps ? Un enfant entraîné à la souffrance de l’exercice sportif extrême devient-il moins émotif ? En façade, peut-être. Au fond, sûrement pas !
La violence dans les stades se retrouve parfois dans les gradins. Les ambiances lors des grands évènements sportifs sont électriques. Plus qu’une gestion des émotions, le sport apprend à se préparer dans les périodes de stress, à libérer une agressivité sur un temps plus ou moins court puis à exulter sans aucune limite. Le spectacle de ces émotions est justement amplifié par les médias, friands des émotions révélées par le sport et générées chez les spectateurs.
La gestion des émotions, la gestion du stress : expressions très utilisées dans les magazines sportifs et par les compétiteurs. Cela correspond-il réellement à une réalité ? Dans le cadre sportif, certainement, car stress et émotions sont sous la dépendance d’une hormone ou neuro-médiateur : l’adrénaline. L’adrénaline est responsable de la mise en veille puis de l’activation des muscles volontaires du corps. Bien canalisés, stress et émotion positive sont les ferments de la performance. Dans la vie quotidienne, ce sont les bases de la motivation à réaliser une action rapidement et efficacement. C’est aussi le préalable à l’acceptation des « tuiles » quotidiennes : petites gênes, petites conséquences, bobo de la vie…
Le sport apprend certainement à afficher -ou pas- la plupart des émotions qui nous traversent à chaque instant, car il faut masquer dans sa pratique une déficience, ou un trop-plein de tension. Cela est-il utile à l’enfant ? Les émotions, pour être masquées, doivent-elles être dénaturées ? Probablement pas pour l’épanouissement de l’enfant. L’enfant doit exulter et pleurer. Il ne doit pas, en plus des séquences d’entraînement, être bridé quant à l’expression de ses émotions.