Vous rêvez de faire de votre enfant un champion ? Attention, une pratique sportive trop intensive trop tôt peut avoir des conséquences néfastes sur sa santé.
Pourquoi l’endurance, c’est pas pour les petits ?
Le cœur, un muscle spécial: Le cœur de l’enfant n’est pas encore mature pour supporter des efforts intenses et prolongés.
Des réserves limitées: Les enfants ont moins de réserves énergétiques et une capacité limitée à éliminer les déchets produits lors de l’effort.
Le risque de surchauffe: Les enfants ont plus de difficultés à réguler leur température corporelle pendant l’effort.
Les dangers d’un entraînement trop intensif
Les risques pour la santé: Les surentraînements peuvent entraîner des blessures, des troubles du rythme cardiaque et des problèmes de croissance.
Le risque de burn-out: La pression de la performance peut nuire au bien-être psychologique de l’enfant.
Privilégier l’activité physique
Le plaisir avant tout: L’activité physique doit être un moment de plaisir pour l’enfant.
La diversité: Proposez à votre enfant une variété d’activités physiques pour développer toutes ses capacités.
La progressivité: Augmentez progressivement l’intensité et la durée des efforts.
Quand commencer la compétition ?
Il est préférable d’attendre que l’enfant ait atteint une certaine maturité physique et psychologique avant de l’inscrire à des compétitions.
En conclusion
le sport est essentiel pour la santé et le développement de l’enfant, mais il doit être pratiqué de manière adaptée à son âge et à ses capacités.
#sport #enfant #santé #médecinesport #endurance #cardio #entraînement #pédiatrie #parents #bienêtre #adolescents
Pour aller plus loin
L’entraînement sportif repose pour une grande partie sur la stimulation et l’adaptation progressive du système cardio-vasculaire. La tentation est grande, si l’on veut développer les capacités sportives et d’endurance d’un enfant, de le soumettre à des exercices de force croissante, avec pour objectif la stimulation cardiaque : le cœur serait un muscle comme un autre, et comme les autres il pourrait être renforcé et hypertrophié … surtout pas !
L’enfant ne peut s’entraîner en endurance et en résistance car très rapidement il est très fatigué. Il n’a pas les réserves nécessaires à l’exercice aérobie et il manque de motivation pour prolonger son effort.
Le rapport de l’Académie Nationale de Médecine de 1983 sur l’entraînement sportif intensif précoce et ses risques conclue : « le développement récent organisé dans l’entraînement sportif et précoce, chez l’enfant et l’adolescent, apparaît guidé principalement par des considérations de prestige, politiques, économiques et sociales dont les finalités sont bien différentes de celles de l’initiation sportive du jeune (…). Les séquelles d’ordre locomoteur, d’ordre cardio-vasculaire ou endocrinien doivent attirer l’attention. On ne saurait négliger certains retentissements psychiques y compris ceux dus à l’échec promus au plus grand nombre après des efforts sans rapport avec l’âge ».
L’entraînement chez l’enfant ne permet pas, d’après les quelques études conduites (seulement et heureusement !), d’améliorer l’adaptation cardio-pulmonaire à l’effort.
La fonction cardiaque permet aussi la régulation thermique qui constitue une grosse part (les ¾) de la consommation calorique de l’organisme pendant l’effort. L’enfant peut présenter des défaillances d’adaptation à l’effort, et sa température augmente parfois de manière démesurée à l’effort.
La production d’acide lactique est limitée chez l’enfant et limite son entraînement à la résistance car il a une faible réserve de glycogène et les enzymes nécessaires à la production de l’acide lactique sont moins actives. Ce n’est que vers 18 ans que l’on pourra définir de véritables entraînements en résistance.
Il faut à notre avis limiter la dépense d’énergie de l’enfant à l’ « activité physique » et non pas au « sport ». Dans l’activité physique, il n’y a pas de compétition et il n’y a pas de recherche de performance particulière. Le sport, lui, demande un geste technique à affiner en permanence et il n’y a pas une simple mobilisation des muscles et des articulations mais une véritable pratique répétitive en vue d’une réussite, d’une compétition ou d’une place sur un podium, qui ne doit pas être envisagée avant 11 ou 12 ans !