La danse classique, un rêve d’enfant souvent encouragé par les parents. Mais derrière la grâce et l’élégance, se cachent des réalités moins reluisantes.
Les conséquences physiques
Des blessures à vie: Les pointes, les demi-pointes, les positions extrêmes… autant de facteurs qui peuvent entraîner des lésions irréversibles des pieds, des chevilles, des genoux et du dos.
Une croissance compromise: Les contraintes physiques excessives peuvent entraver la croissance normale de l’enfant et favoriser l’apparition de pathologies articulaires précoces.
Des douleurs chroniques: De nombreuses danseuses souffrent de douleurs chroniques au niveau des articulations, des tendons et des muscles
Le coût psychologique
La pression de la performance: La recherche de la perfection peut engendrer un stress important chez l’enfant.
Le sacrifice du jeu: Le temps consacré à la danse laisse peu de place pour d’autres activités essentielles au développement de l’enfant.
Le poids des normes esthétiques: Les critères de beauté imposés dans le monde de la danse peuvent être sources de complexes et de troubles de l’image corporelle.
Alors, faut-il renoncer à la danse ?
Non, mais il est important d’être conscient des risques et de prendre les précautions nécessaires :
Varier les activités: Pratiquer d’autres sports permet de développer d’autres qualités physiques et de prévenir les blessures.
Choisir un professeur qualifié: Un bon professeur saura adapter les exercices en fonction de l’âge et des capacités de l’enfant.
Écouter son corps: Il est essentiel de faire des pauses régulières et de ne pas ignorer les douleurs.
En conclusion
la danse classique peut être une activité enrichissante, mais elle doit être pratiquée de manière raisonnée et en tenant compte des spécificités de chaque enfant.
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Pour aller plus loin
Toutes les petites filles rêvent de devenir danseuse étoile. Leurs parents les y encouragent alors, et en sont fiers, persuadés que leur enfant va s’épanouir harmonieusement, sur les plans mental et physique. L’image toujours souriante et belle des danseuses est en effet celle de femmes en pleine forme.
La danse est un art, qui permet effectivement à l’enfant de s’épanouir dans son exercice, ou au spectateur d’apprécier la grâce d’un moment, lorsqu’il assiste à une représentation. Mais il est évident que pour obtenir cet instant magique, une technique rigoureuse est indispensable. Elle est ensuite adaptée à la chorégraphie. Mais des années d’entraînement sont nécessaires pour y parvenir. Cela est vrai pour tous les sports, mais seulement jusqu’à un certain point.
La danse a cette particularité de demander dès le plus jeune âge de maintenir des attitudes ou positions qui ne sont pas naturelles. Ces mouvements sont au contraire extrêmement et directement traumatisants pour l’enfant en croissance :
- les pointes abîment définitivement les orteils, et leur déformation est d’ailleurs la condition d’une belle technique
- les demi-pointes traumatisent la voûte plantaire, de la peau aux tendons et aux os. Ces lésions sont définitives, et seront ultérieurement douloureuses , du fait de tendinites fréquentes difficiles à soigner, ou de crises d’arthrose précoces qui nécessitent parfois même une intervention chirurgicale
- de même, il est demandé aux jeunes danseurs de se déplacer en hyper-rotation externe des deux jambes. Cette attitude de marche en canard devient rapidement définitive, car l’os du fémur s’adapte à cette contrainte. L’arthrose de hanche peut alors apparaître dès l’âge de 35 ans.
- les sollicitations répétées au niveau du dos peuvent aussi être responsables de véritables fractures de vertèbres. Ces fractures sont lentes à s’installer et sont appelées fractures de fatigue. Cette lenteur d’installation retarde le diagnostic, car ce n’est qu’une douleur de plus pour l’enfant, qui croit devoir plier son organisme à sa volonté. Ces fractures risquent alors de ne jamais consolider, et d’être responsables d’une exagération de la cambrure lombaire, et donc de douleurs du dos au niveau lombaire.
- enfin, le port de tête des danseuses n’est pas non plus naturel : l’arthrose cervicale à 25 ans peut se rencontrer chez les danseuses ! Ce qui est beau n’est donc que le reflet d’un corps martyrisé.
La pression psychologique est aussi souvent importante et néfaste pour l’enfant :
- une recherche trop précoce de la performance peut avoir deux conséquences paradoxales : soit la mise en échec , et la résistance passive à un effort qui paraît imposé par ses parents, soit au contraire un surinvestissement de l’enfant qui risque par la suite une déception
- le temps passé (parfois 30 heures par semaine) à cette pratique n’est pas consacré au jeu. Celui-ci est pourtant indispensable lors de la croissance de l’enfant.
- l’enfant risque d’être trahi par son corps : parfois celui-ci ne supportera pas la charge d’entraînement physique nécessaire à un bon accomplissement des gestes artistiques dansés. Mais des critères esthétiques sont aussi en jeu (taille, finesse, allure, traits), que l’enfant ne peut commander, d’autant que ses interrogations quant à ce corps en changement sont nombreuses.
- l’enfant est partagé entre son envie d’exprimer des sentiments par son corps : simplement et spontanément, comme tous les enfants, ou selon le rythme imposé par les cours de danse. Il a parfois du mal à faire la distinction entre la réalisation artistique et la réussite technique d’une chorégraphie. Son doute ne doit pas être négligé alors, parce que ses critères d’appréciation ne sont pas ceux de l’adulte, et que le temps, la distance, le nombre de buts ne sont pas là pour indiquer ce qui est bon.
On ne peut cacher que cette passion de l’enfant pour la danse demande beaucoup trop d’efforts, et entraîne trop de souffrances, immédiates et ultérieures, pour être réellement bénéfique à sa croissance.