L’adolescence est l’âge privilégié des syndromes rotuliens aussi appelés syndromes fémoro-patellaires, par déséquilibre rotulien et problème de l’appareil extenseur du genou, surtout chez la jeune fille sportive.

                Certains gestes sportifs  favorisent son apparition: danse classique (pointes, rotation externe du segment jambier et hyperlordose), danse moderne (demi-pointes et hyperlordose), gymnastique (demi-pointes, hyperlordose et recurvatum), course en terrain accidenté, saut (sollicitations de l’appareil extenseur), tennis (valgus-flexion-rotation externe), cyclisme, ski (syndrome d’hyperpression sur une rotule plaquée, pas toujours bien centrée, par le quadriceps contracté), judo (contraction résistée), ping-pong, squash…

                Si le diagnostic de souffrance rotulienne est aisé, l’origine reste souvent difficile à établir. La rééducation voire la chirurgie ne doivent pas être stéréotypés. Bonne nouvelle ! la guérison  est habituelle après quelques années.  

Il n’y a aucune corrélation entre les lésions cartilagineuses rotuliennes et le syndrome clinique rotulien. La plupart des syndromes rotuliens de l’adolescent n’ont aucune lésion véritablement pathologique du cartilage rotulien.

Pas de panique, avec les bons exercices et un suivi médical, tu peux retrouver une vie sportive normale!

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Ca fait mal !

La douleur: elle est antérieure ou antéro-interne, surtout au début à la descente des escaliers (engagement de la rotule), mais parfois aussi lors de station assise prolongée (syndrome du cinéma).

Elle gêne la vie quotidienne et peut imposer l’arrêt de la pratique sportive.

Elle est parfois accompagnée d’hydarthrose qui signe l’atteinte cartilagineuse.Les blocages ou pseudoblocages: ils sont fréquents, différents des vrais blocages méniscaux en flexion.

Les pseudo-blocages rotuliens sont caractéristiques: ils concernent la flexion et l’extension, dans des circonstances très variables, plutôt à l’attaque du pas.

Ils apparaissent et cèdent sans facteur déclenchant.

Ils se reproduisent au même angle du mouvement durant quelques minutes.

Ils sont dûs à une contraction réflexe du quadriceps à l’engagement de la rotule.

L’instabilité: elle est subjective, avec une impression décrite de genou qui peut lâcher (inhibition réflexe du quadriceps) dans l’axe, avec retour brutal en recurvatum .

Mais il n’y a jamais de véritable dérobement ni luxation vraie de la rotule.

Comment faire le diagnostic ?

Chez l’adolescent, toute autre affection du genou peut se révéler comme un syndrome fémoro-patellaire, qu’il faudra toujours éliminer (tumeur, infection, atteinte méniscale, lésion ligamentaire…).

Il faut aussi mettre à part les syndromes rotuliens de cause précise indiscutable, comme une luxation externe habituelle de rotule.

Bien sûr, la recherche d’un traumatisme direct de la rotule dans les antécédents, responsable d’une chondropathie contusive, peut aider.

 L’adolescent précise le rythme de l’entraînement sportif, l’encadrement, la motivation et les résultats.

Le spécialiste relève les échecs aux examens et aux compétitions, la puberté, les relations de l’adolescent avec ses parents.  

  L’examen du genou est complet, bilatéral et comparatif. Il faut aussi insister sur l’analyse du morphotype.

  • On recherche une raideur des chaînes musculaires postérieures particulièrement des ischio-jambiers (qui attirent le tibia et donc la rotule vers l’arrière) par la mesure de l’angle poplité (flessum de genou hanche fléchie à 90°), ou du droit antérieur par la distance talon-fesse en decubitus ventral, en veillant à l’absence d’hyperlordose en fin de flexion.
  • On recherche aussi une rétraction du tenseur du fascia lata.
  • L’examen dynamique de la rotule analyse ses mobilités transversale et longitudinale, entre 0 et 30° de flexion, et recherche un rabot au cours de ces manoeuvres.
  • Un signe de Zollen  peut être mis en évidence .
  • Une amyotrophie quadricipitale doit être mesurée; de même que sa prédominance éventuelle sur le vaste interne qui est précisée .

                La rotule haute par dystonie quadricipitale est révélée  en station debout: la rotule paraît figée  en position haute, et n’est pas mobilisable par le quadriceps, qui se relâche difficilement.

                La cinématique de la rotule assis en bout de table et lors de mouvements actifs de flexion-extension est observée et palpée.

                L’examen programmé complet du genou, surtout des éléments ligamentaires, doit compléter l’examen.

                L’examen systématique retrouve le plus souvent un point douloureux précis à la partie inférieure du bord interne de la rotule. Une plica médio-patellaire peut être reconnue sous forme de cordon para-rotulien interne.

                Au terme de cet examen, le syndrome rotulien peut être rapporté à 2 problèmes d’ordre différent, parfois associés.

  • Le premier groupe concerne les rotules hautes par hypoextensibilité relative du droit antérieur, entraînant un conflit patello-trochléen par retard à l’engagement.
  • Le deuxième concerne les problèmes torsionnels et rotationnels avec augmentation de l’angle Q #santédesfemmes #sportfeminin #douleurschroniques #kinésithérapie #médecine #santé #bienêtre #anatomie #biomécanique

Faut-il faire des radios ?

  • Radiographie

Le bilan comporte 3 clichés: face en appui monopodal du genou, profil strict à 30° de flexion, et vue axiale à 30° de flexion en charge.

Une instabilité rotulienne est parfois objectivée sur le profil: dysplasie rotulienne ou rotule haute par rapport à la trochlée fémorale, séquelles d’accident de luxation externe de rotule.

On parle alors d’’instabilité rotulienne potentielle.

Les incidences axiales étudient l’indice de profondeur et l’angle d’ouverture de la rotule et de la trochlée, la morphologie de la rotule, et un pincement de l’interligne fémoro-rotulien externe, voire une subluxation.

Des clichés d’échancrure peuvent compléter ce bilan: ils repèrent les séquelles d’ostéochondrite (ou d’ostéochondrose) .

  • Le scanner n’est indispensable que si l’on envisage une intervention chirurgicale.
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Existe-t-il réellement un traitement ?

La prévention

  • Elle est essentielle et nécessite la suppression du geste sportif traumatisant, au moins temporairement, ou une réduction du rythme des entraînements en collaboration avec l’entraîneur du club sportif.
  • L’apprentissage de l’économie de l’appareil extenseur du genou est indispensable.
  • La réduction pondérale peut être conseillée.
  • Le dialogue favorise aussi l’expression d’une plainte ou la demande d’une aide masquées sous le syndrome rotulien.
  • Le surentraînement doit être stoppé.

La rééducation

  • Elle est dosée, progressive et indolore
  • Dix à quinze séances correctement menées doivent être suffisantes, en dehors de toute phase douloureuse.
  • Elle tient compte des résultats de l’examen clinique précis.
  • Pour les rotules hautes, les exercices d’assouplissement du droit antérieur sont indispensables. L
  • es étirements sont précédés de contractions dynamiques excentriques lentes du quadriceps.
  • Le vaste externe et le tenseur du fascia lata sont étirés au cours de postures douces.
  • Le triceps bénéficie aussi des techniques de stretching.
  • La prise de conscience de la position haute de la rotule est indispensable, de même que l’apprentissage du relâchement complet du quadriceps entre 2 contractions
  • La mobilisation active guidée longitudinale de la rotule, les massages transverses profonds parfois, les massages périrotuliens et étirements de l’aileron rotulien externe, et le travail en piscine complètent ce programme.

   Une dispense temporaire partielle des activités sportives est parfois nécessaire.

 Traitement médical

  • Il peut être un appoint de la rééducation.
  • On utilise la physiothérapie: ultra-sons, laser, ionisations, cryothérapie.
  • Les anti-inflammatoires sont classiquement sans effet.

Traitement chirurgical : en tout dernier recours !

  • Il vise, toujours après une tentative de rééducation adaptée,  à améliorer le fonctionnement de l’appareil extenseur: abaissement du vaste interne, remise en tension de l’aileron interne, voire transposition et avancement de la TTA.
  • La section isolée de l’aileron rotulien externe est aussi parfois proposée
  • Les indications sont affaire d’école et les résultats sont exêmement variables.

 

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En conclusion

Il s’agit donc d’un motif de consultation fréquent chez l’adolescent, la sportive.

La rééducation qui est la clé de la prise en charge doit être adaptée en fonction des données de l’examen clinqiue.

Elle sera alors courte mais adaptée.

Le terrain de survenue du syndrome rotulien doit être pris en compte. 

…. la prise en charge doit se faire par un spécialiste, sinon les douleurs durent ! 

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